Les canaux de communication se sont multipliés ces dernières années et nous sommes joignables partout, tout le temps, via nos adresses e-mail, les systèmes de messageries instantanées ou les réseaux sociaux. La tentation de les consulter est permanente chez de nombreuses personnes, ce qui peut les conduire à souffrir de stress numérique. Cela peut entraîner une démarcation moins claire entre vie personnelle et vie professionnelle, voire carrément des troubles de santé physiques et mentaux. Voyons comment éviter ce stress digital.
Le stress numérique, une réalité pour beaucoup d'entre nous
Le stress numérique, aussi qualifié de "stress digital" ou de "fatigue informationnelle", désigne le mal causé par une surabondance d'informations et une surconnexion. Dans le cadre professionnel, de nombreux travailleurs ne résistent pas à l'envie de consulter leur e-mail, même en dehors de leurs horaires de travail, ils peinent à se concentrer sur leurs tâches face aux interruptions dues à des réunions ou des notifications sur les plateformes collaboratives, ils angoissent de peur de rater quelque chose ou encore d'être piraté.
Dans la vie quotidienne, les messageries instantanées (telles que WhatsApp ou Messenger), ainsi que les réseaux sociaux les plus populaires, accroissent cette impression de devoir être disponible à tout instant, par leurs notifications constantes et la réception continue de messages. Les addicts au portable portent un nom – les nomophobes – mais ce stress numérique dépasse cette simple utilisation du smartphone, en englobant les sollicitations constantes via tous les outils numériques.
Des conséquences à ne pas sous-estimer
Cette disponibilité permanente peut avoir des conséquences négatives sur la santé mentale, jusqu'à conduire au burn-out. Parmi les maux les plus souvent évoqués, citons :
- des troubles du sommeil consécutifs à une utilisation tardive d'un écran. En cause, la lumière bleue qui viendrait perturber la sécrétion de mélatonine essentielle à un bon endormissement ;
- un épuisement physique, qui conduit à une augmentation de l'irritabilité et à des difficultés à se concentrer ;
- une perte de productivité au travail, engendrée par la multiplication d'éléments à consulter, traiter, organiser, sans ordre de priorité clairement défini ;
- une augmentation du stress et de l'anxiété, face à la peur de manquer une information importante (qu'on désigne par le terme FOMO : Fear of Missing Out) et aux risques inhérents à la navigation sur Internet et à l'usage d'outils connectés ;
- un risque de dépendance aux écrans qui peut avoir des répercussions sur la vie familiale, sociale ou professionnelle de chacun ;
- la crainte d'être dépassé par de nouveaux outils ou de nouvelles technologies (comme l'IA), qui pousse à se mettre une pression supplémentaire pour rester à la page ;
- le stress peut augmenter les risques de maladies cardio-vasculaires.
La fatigue informationnelle ne doit donc pas être prise à la légère. Il est possible de s'en prémunir en prenant de bonnes habitudes, en définissant des règles d'utilisation claires et en s'organisant différemment, pour couper quand c'est nécessaire.
Comment combattre efficacement cette fatigue émotionnelle ?
En 2016, un « droit à la déconnexion » (article 55 de la loi n°2016-1088) a été mis en place, pour sensibiliser les travailleurs à l'usage raisonnable des outils numériques. Une démarche louable, mais insuffisante, car pas suffisamment appliquée. La lutte contre le stress numérique requiert l'investissement personnel de chacun et il faut s'imposer des limites.
Stop aux notifications
Premièrement, désactivez les notifications les moins utiles de vos smartphones, afin de ne pas avoir la tentation d'aller voir un reel sur Instagram ou de lire le dernier potin de star sur un site people. Il est également important de couper de l'actualité, pour éviter la surcharge d'informations appelée Infobésité.
Imposez-vous des limites
Ensuite, définissez des limites de temps d'utilisation d'écran, en utilisant par exemple des outils de contrôle permettant de bloquer un site ou une application après X minutes, ou certains jours spécifiques. Faites la même chose pour vos boîtes mail, en vous imposant des horaires auxquels les consulter est interdit, et optez pour une détox digitale en vacances. Il est important d'avoir un temps de disponibilité, en dehors duquel vous ne devriez pas être joignable.
Filtrer le contenu
Il est conseillé de filtrer les contenus sur les réseaux sociaux et les plateformes les plus chronophages comme TikTok, Instagram, X, Twitch ou YouTube, afin de recevoir moins de suggestions. Ces plateformes sont pensées pour vous happer et vous faire rester. Désabonnez-vous des chaines et des comptes qui véhiculent du négatif (polémiques, actualité politique, faits-divers...), nettoyez vos fils d'actualité et utilisez les options comme "Pas intéressé" ou "Voir moins d'articles comme celui-ci" pour faire le tri.
Pensez à ce que vous perdez durant ce temps d'utilisation
Il suffit parfois de consulter les statistiques d'utilisation de notre smartphone, notre tablette, ou de découvrir le temps passé à lire des e-mails pour réaliser à quel point ces écrans occupent nos vies. En vous exposant moins à leur utilisation, vous pourrez consacrer votre temps libre à des activités plus épanouissantes, qui auront deux conséquences directes : une réduction du stress numérique et une augmentation de votre bien-être général.







