soulager

5 bienfaits méconnus de la méditation

Depuis quelques années, en Occident, la méditation apparaît comme le nouveau remède à de nombreux problèmes de la vie quotidienne : stress, insomnies, phobies, manque de concentration, ou encore soulagement des douleurs… Certaines études médicales vont même jusqu’à considérer que méditer peut aider à réduire les syndromes post-traumatiques ou à lutter contre le cancer. Faisons le point.

5 minutes de lecture
5 bienfaits méconnus de la méditationPhoto : Jared Rice / Unsplash

S’il convient de rester prudent et nuancé sur les véritables bienfaits que l'on peut attendre de la méditation, il semblerait toutefois que cette dernière puisse légitimement ajouter de nouvelles cordes à son arc.

La méditation contre les addictions

Après avoir analysé une trentaine d’études sur le sujet, des chercheurs anglais viennent de mettre en lumière le rôle de la méditation de pleine conscience dans la lutte contre trois types d’addiction bien particuliers : l’alcool, la nourriture et le tabac. Il ressort de cette nouvelle étude que les effets ressentis par le cerveau lors de la méditation de pleine conscience permettent de diminuer la sensation de manque qui accompagne toute période de sevrage.

L’effet est immédiat, mais de courte durée. Ainsi, mieux vaut donc être vraiment motivé, car pour se débarrasser de son addiction, il convient de méditer quotidiennement durant une longue période, afin de lutter contre les envies compulsives de manger, de boire ou de fumer. Sérieux et constance sont nécessaires pour parvenir à une libération définitive. Il est ainsi conseillé de pratiquer la méditation de pleine conscience en complément d’une aide apportée par un addictologue.

Enfin, mieux vaut être déjà abstinent depuis quelques jours pour bénéficier des bienfaits procurés par cette méthode.

Méditer pour réduire la douleur

Le monde de la médecine s’intéresse de plus en plus aux bienfaits de la méditation dans les troubles nerveux, mais aussi dans le soulagement de maux corporels. Une étude américaine a mis en observation 75 personnes en bonne santé, et les a soumis à une légère douleur due à l’échauffement à 49°C d’une petite zone de la peau. Les douleurs physiques et émotionnelles des participants ont été ensuite notées, tandis qu’une IRM complétait le test.

Pendant plusieurs jours, les participants ont été divisés en quatre groupes : le premier groupe testait une crème analgésique, qui était en réalité un placebo ; le deuxième groupe devait se concentrer pendant 20 minutes sur leur respiration sans autre aspect méditatif ; le troisième groupe écoutait un audio-book pendant 20 minutes ; enfin, le quatrième groupe se consacrait à la méditation de pleine conscience.

La sonde à 49°C était pendant ce temps appliquée sur une partie du corps. Une seconde IRM a ensuite été effectuée pour déterminer la diminution du niveau de douleurs physique et émotionnelle avec chacune des méthodes proposées. Résultat, la méditation de pleine conscience a permis au groupe de diminuer de 27 % le niveau de douleur physique ressenti et de 44 % la douleur émotionnelle. À titre de comparaison, la crème placebo n’a permis de réduire que de 11 % la douleur physique et de 13 % la douleur émotionnelle. Une bonne nouvelle pour ceux qui souffrent de douleurs récurrentes !

La méditation contre le stress post-traumatique

Les résultats d’une étude américaine menée auprès de soldats ayant vécu plusieurs années de guerre viennent confirmer l’importance de la méditation dans le processus de guérison des états de stress post-traumatique. Une étude avait déjà été menée en 1985 sur des vétérans du Vietnam et était parvenue aux mêmes conclusions.

La méditation régulière, à savoir une séance de 20 minutes deux fois par jour, permettrait donc de diminuer les troubles de l’anxiété dès le premier mois de pratique, et ce, de manière significative, sans besoin d’anti-dépresseurs. Cette nouvelle étude démontre que plus de 80 % des pratiquants ont ressenti les bienfaits de la méditation au bout de quelques semaines seulement, avec diminution des maux de tête, des troubles du sommeil, de la perte d’appétit et des sautes d’humeur qui peuvent accompagner les états de stress post-traumatique.

74 soldats ayant participé à la guerre en Irak ont participé à l’étude. La moitié a essayé la méditation en gardant leurs anti-dépresseurs et anxiolytiques, l’autre moitié s’est limitée aux médicaments sans méditation. Dans le premier groupe de méditants, 83,7 % ont ressenti une amélioration de leur état et ont pu diminuer ou réduire leurs médicaments. Dans le second groupe de non-méditants, seulement 59,4 % ont ressenti une amélioration. La méditation a ici pour but de diminuer les hormones du stress et d’abaisser la fréquence cardiaque. Le Docteur Barnes, responsable de cette étude, espère une mise en place plus systématique de la méditation comme réponse aux états de stress dus à des traumatismes.

méditer

Méditer pour lutter contre le surpoids

C’est une étude française, Nutrinet, lancée par le docteur Serge Hercberg et en cours depuis 2009, qui le proclame aujourd’hui : la méditation peut jouer un rôle dans la perte de poids. Les risques d’obésité sont divisés par deux en cas de pratique de la méditation, mais également de techniques proches, comme le yoga, la sophrologie, le Taï Chi ou encore la relaxation.

Bien évidemment, il s’agit ici d’une pratique assidue, et non occasionnelle. Menée sur 61.000 personnes, l’étude met en lumière la corrélation entre méditation et intérêt accru à la qualité de la nourriture ingérée, ainsi qu’à sa quantité. En effet, l’attention portée au corps à travers la méditation permettrait de mieux en comprendre les besoins et d’y répondre plus justement, en choisissant une alimentation plus légère et mieux adaptée, et en plus petite quantité.

Et cela permet ainsi de parvenir progressivement à son poids de forme en évitant les chocs et les privations parfois trop sévères des régimes minceur. En ayant conscience de ce que l’on mange et des conséquences sur le corps, le changement s’opère de lui-même en quelques mois.

Méditation VS vieillissement

Si l’influence de la méditation sur le processus de vieillissement avait jusqu’à présent été seulement proposé par les travaux du prix Nobel de médecine Elizabeth Blackburn, cette théorie est désormais validée par une étude américaine réalisée sur 100 personnes de 24 à 77 ans.

C’est grâce à une IRM que la différence entre ceux pratiquant régulièrement la méditation et ceux ne la pratiquant pas est devenue visible. En effet, l’IRM a montré une très légère altération de la matière grise pour le groupe des pratiquants ! La raison ? Une stimulation plus importante des dendrites, qui servent à conduire l’influx nerveux, et des synapses, qui permettent la connexion des neurones entre eux. Autre point d’importance, cette stimulation permettrait une réduction du stress.

Qu’en est-il de l’influence sur le vieillissement ? Selon cette étude, il suffit de 3 mois de méditation intensive pour influer positivement sur les cellules responsables du vieillissement. L’explication du docteur Jean-Gérard Bloch est simple : se concentrer pour dompter ses pensées force le cerveau à être en constante alerte, ce qui permet d’augmenter la stimulation des cellules. En effet, en sollicitant quatre réseaux neuronaux du cerveau (le cortex sensoriel et moteur, le cortex antérieur, les régions pariétales, le cortex préfrontal), le méditant peut traiter des informations sensorielles beaucoup plus rapidement, avec une force d’attention bien plus importante, et il est plus apte à gérer ses émotions.

Méditer agit donc sur le cerveau en le stimulant quotidiennement, le gardant ainsi plus jeune.

Par Anaïs  ●   Publié le

Vous aimerez aussi

Dans la même rubrique

Dernières publications